Vers l’espace et au-delà

Le voyage dans l’espace à toujours attisé l’imagination des cinéastes,

Du film muet à la dernière super-production.

Le principe premier du cinéma est de créer l’illusion, extraire l’homme de son quotidien et lui montrer l’improbable.

Pour se rendre dans sur la lune (et même par-delà)   l’imagination des cinéastes n’étaient pas en berne,

Bicyclette, ballon dirigeable, vache, train.

le premier film utilisant une fusée comme moyen de locomotion   fut Le voyage dans la lune de George Mélies.  Et un beau jour de 1969 la réalité rattrapa la fiction.

 Voici une petite play-list des vaisseaux spatiaux les plus marquants de l’histoire du cinéma.

La femme sur la lune

La femme sur la lune est le dernier film muet de Fritz Lang.  Il fut aussi la dernière grosse production des studios Universum Film AG avant le crash boursier de 1929.

La fusée baptisée Fried (la paix) servit de modèle à la conception des V2.  Un dessin rendant hommage au film fut d’ailleurs peint sur le premier prototype du V2.

Hergé s’inspirera grandement du film pour son album On a marché sur la lune.

 

La femme sur la lune est  aussi le premier film à instaurer un compte à rebours avant le lancement d’une fusée.

Fritz Lang dira à ce propos

 « Quand j’ai tourné le décollage de la fusée, je me disais:  » Si je compte un, deux, trois, quatre, dix, cinquante, cent, le public ne sait pas quand le décollage aura lieu. Mais si je compte à recours dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un – cela devient très clair ».

Star Trek

Pour réaliser les trucages du film  la Paramount fit d’abord appel à Robert Abel

pour réaliser des trucages en images de synthèse.

Mais à cette époque la 3D n’était qu’à ces débuts, le résultat fut peu convaincant.  Après un an d’acharnement et cinq millions de dollars déboursés, les trucages d’Abel seront refusés par les producteurs. Il se rattrapera par la suite en créant les effets-spéciaux de Tron

La sortie du film est retardée de quelques mois afin de pouvoir créer des effets visuels plus convaincants.

La Paramount fit alors appel un tandem d’experts des effets visuels, Douglas Trumbull (rencontre du troisième-typ, Blade Runner) et John Dykstra (Star Wars, Spider-Man).

Ils reprendront la bonne vieille méthode des maquettes filmées sur un fond bleu.

Si dans le film l’USS Enterprise est un imposant vaisseau de 190 000 tonnes et 289 mètres de long, la plus grande des maquettes

Utilisée ne mesurera que 2, 5 mètres de long.

 

A partir du deuxième opus la colère de Khan,  les effets spéciaux ont été réalisés par Industrial Light & Magic (mieux connu sous l’abréviation ILM), le studio d’effet spéciaux de

George Lucas.

2001 Odysée de l’espace

Réalisé un film de science-fiction est un exercice de style assez périlleux  Une idée de génie peut très vite se transformer en un navet intergalactique.

Pour éviter ce genre de destinée Stanley Kubrick mit les bouchées double pour

Les effets spéciaux de son film.

Il poussa la précision et le réalisme à son paroxysme.

Rien que pour réaliser la salle de commande de Discovery One, la production fit construire une centrifugeuse gigantesque pesant près de 30 tonnes, d’un coût de 750 000 $…

Et pour réaliser les trucages la aussi aucune prise de risque puisque le travaille fut confié à Douglas Trumbull qui  remportera l’Oscar des meilleurs effets-spéciaux.

 

Après le tournage Stanley Kubrick détruira toutes les maquettes en rétorquant:

« Si d’autres veulent faire un film plus réaliste, il faudra qu’ils aillent le tourner sur place. »

Star Wars

Un des vaisseaux emblématique du cinéma c’est bien le Faucon Millénium de Star Wars   Le look si particulier de ce transporteur à peine décrépit et une juxtaposition d’une olive sur un hamburger, Le cockpit en forme de serre du Faucon Millenium  est inspiré du Boeing B-29

 


Vu le budget assez serré du  premier opus et ne sachant pas si une suite était envisageable.  Le vaisseau ne fut construit qu’en partie.  Après le tournage la maquette fut détruite.

L’empire contre-attaque voyant le jour, le Faucon Millenium fut reconstruit en entier et en grandeur nature.

Le trou noir

À bord du vaisseau d’exploration Palomino qui retourne vers la Terre, le robot Vincent détecte la présence d’un puissant « trou noir ». Au bord du gouffre, il découvre une gigantesque station spatiale, l’U.S. Cygnus, disparue en mission vingt ans plus tôt et protégée du trou noir par une zone de non-gravité…

Le Cygnus ; qui doit son nom au premier trou noir qui fut découvert dans la constellation du Cygne ; est sans nulle doute le plus beau vaisseau de l’histoire du cinéma.

Le Trou noir a été nommé en 1980 aux Oscar du cinéma dans les catégories, Oscar de la meilleure photographie pour Frank V. Philips et Oscar des meilleurs effets visuels pour Peter Ellenshaw.

Petit quizz

Et pour finir un petit quizz.  A vous de retrouver le titre du film, voir de la série correspondant au vaisseau.  Il suffit de cliquer sur le lien pour avoir la réponse.

Cyberlab

USS Sulaco

USM Auriga

Flouston Paradise

Discovery One

TM

Séries Gores

Hollywood vient de perdre une de ces plus belles plumes noires.  Joe Gores est décédé à l’age de 79 ans.

Cet ancien détective reconverti en écrivain fut  maintes fois récompenser pour ces ouvrages dans la plus grande tradition du film noir.

Son livre Spade & Archer est une préquelle hommage au Faucon Maltais

Il fut aussi un scénariste pour diverses séries télé (Kojak, Magnum, Remington steel,…)

Son livre  Hammet fut adapté au cinéma par Wim Wenders en petite partie.

Suite à une incompatibilité d’humeur entre le réalisateur et Coppola, producteur du film, Wenders claqua la porte des studios Zoetrope.

Coppola retourna en grande partie le film mais laissa le nom de Wenders au générique.

 

 

Pic-Sons : Un guide DVD et CD Jeune public

Pic-Sons est une  publication de La Médiathèque qui  propose aux parents, mais aussi aux professionnels de l’Enfance (animateurs d’ateliers, enseignants, éducateurs, psychologues) des films et des musiques qui peuvent s’intégrer dans des activités pour enfants.

Son objectif est d’attirer tout particulièrement l’attention sur certaines réalisations que les médiathécaires considèrent comme de belles réussites.

Cette année, Pic-Sons fait la part belle au cinéma d’animation d’ici et d’ailleurs en proposant trois dossiers conséquents sur la matière : « L’animation au pays du soleil levant », « L’animation française » et « Poupées, marionnettes et autres figurines animées ». Ceci dit, la chanson Jeune Public n’est pas en reste avec un dossier qui met en avant les excellentes collections Tintamarre et Toto ou tartare. Enfin, dans un dossier nommé « Fourbi », Pic-Sons présente des contes lus, des médias pédagogiques et d’autres films d’animation qu’il faut découvrir sans tarder.

Par l’intermédiaire de ce guide, La Médiathèque propose ainsi des plongées dans des histoires sur CD et DVD véhiculant des imaginaires riches et instructifs qui nous emmènent à la rencontre d’autres cultures.

Pour choisir les CD et DVD qui figurent dans Pic-Sons, ont été pris en compte la démarche de leurs confectionneurs (réalisateurs, auteurs, compositeurs, pédagogues), la richesse du contenu (textes, musiques, images et sons), la maîtrise des techniques utilisées, la justesse des interprétations des acteurs, raconteurs et chanteurs, la qualité des montages (bande-son et images), et l’intérêt des éventuels compléments d’utilisation.

Prix de vente : 3 euros

Disponible dans toutes les médiathèques

Plus d’infos sur http://www.lamediatheque.be/enf/picsons/index.php

Les vidéos Vodpod ne sont plus disponibles.

Columbo perd sa voix

Serge Sauvion est décédé le 13 février 2010.

Le nom de ce comédien, issu du Conservatoire National d’Art Dramatique de Paris, vous vous dira certainement rien, ni même son  visage mais sa voix oui.  Il fut le doubleur attitré de Peter Falk dans la série Columbo, il prêta aussi sa voix

à Jack Nicholson, Richard Burton, Montgomery Clift, Marcello Mastroianni, Mickey Rourke, Charles Bronson, Burt Reynolds, Sidney Poitier et même Jules César dans plusieurs dessins animés d’Asterix.

Au cinéma il était cantonné à  des petits rôles  (le Pacha, Franz, ne nous fachons pas,…).

On peut même entendre sa voix dans une  chanson de Bernard Lavilliers : Citizen Kane.

London river

Juillet 2005, un attentat terroriste frappe Londres. Cinquante-sept personnes sont tuées par la terreur aveugle. Elisabeth, qui vit à Guernesey, apprend la nouvelle et essaie en vain de joindre sa fille, étudiante dans la capitale. Déchirée entre l’espoir et l’angoisse, elle se rend à Londres où elle croise le chemin d’Ousmane, qui lui aussi tente de retrouver son fils dont il n’a pas de nouvelle…

Au départ London river est un téléfilm commandé à Rachid Bouchareb par Arte.

La bonne réputation de ce film lui valut une nomination au festival de Berlin  ou  Sotigui Kouyate (acteur fétiche de Peter Brook ) obtenu le prix d’interprétation masculine.

La force du film est de nous faire partager le destin de deux personnes  déracinées, des exilés de la vi(ll)e;  Celui d’Elizabeth

(Brenda Blethyn) qui quitte son existence paisible à Guernesey et celui d’Ousmane, un garde-forestier Malien qui travaille en France.

Elles vont jouer au chat et à la souris, subissant  la loi des attractions; d’abord le rejet de l’autre, la peur  de l’inconnu, pour enfin comprendre que l’un est « utile » à l’autre.  Ces 2 destins vont se croiser et rentrer en collision dans l’angoisse de l’attente et l’expectative de nouvelles  de leurs enfants.

Cette recherche personnelle se transformera en  une recherche communautaire.

Même si ce (télé)film devient par moment fort prévisible, il en reste quand même un bon moment grâce à  l’interprétation aérienne des acteurs.

Aubervilliers

Aubervilliers, 1945. La municipalité communiste au pouvoir commande un film à Eli Lotar (qui a travaillé avec Luis Bunuel et Jean Painlevé) et Jacques Prévert. Le but de ce film de propagande était de montrer l’état dans lequel l’ancienne municipalité a laissé la cité : un îlot insalubre, une ville épave, en ruine au sens propre comme au figuré, où l’espoir a fait place à la fatalité. «  Les gentils enfants d’Aubervilliers qui plongent la tête la première dans les eaux grasses de la misère où flottent les vieux morceaux de liège avec les pauvres vieux chats crevés  » comme le chante Germaine Monteiro sur une musique de Joseph Kosma.

Et pourtant ce film ne vire pas au pathétique , grâce à la magie visuelle de Lotar et au texte poétique de Prévert. Le ton est juste. Tellement juste que les images furent jugées trop nocives pour le nombreux public des week-ends. Le film fut retiré de la programmation le samedi et le dimanche, jour d’affluence familiale par excellence.

Ce fabuleux documentaire se termine par ces paroles «  ce monde qui doit absolument changer et qui finira bien par changer  ».

Aubervilliers, 2005. Après les incendies de plusieurs « appartements » (on devrait plutôt parler d’abri de fortune pour désigner un endroit où s’entassent des familles sans eau ni électricité), on reparle d’Aubervilliers et une fois de plus c’est le même constat malgré qu’un demi-siècle se soit écoulé. La seule différence, l’apparition de la couleur. Cela rend peut-être la vie moins noire. Mais qui se soucie de ces laissés-pour-compte de la société dite moderne ? Certainement pas Luc Besson occupé à tourner un film publicitaire ventant les mérites de la ville de Paris, candidate aux Jeux olympiques. Il ne reste que les journalistes en manque de sensationnel. Et maintenant, on montre les images le samedi et le dimanche en vitesse, sans s’attarder sur les personnes qui y vivent, sans même savoir ce qu’elles font, on nous les montre juste pour combler une minute entre la montée du pétrole et le sport, et demain on aura tout oublié. On nous montre la misère comme un nid de poule sur la route du progrès, ça gâche le paysage, mais il suffit seulement de s’en écarter pour éviter son contact et le lendemain on n’y pense même plus. Alors que le document Aubervilliers, lui, traverse les temps. On aurait voulu qu’il soit une œuvre majeure du documentaire de propagande et pas un triste rappel de la réalité ambiante.
Aubervilliers se trouve sur le troisième DVD de « Mon frère Jacques par Pierre Prévert « .DORIANE FILMS

Thierry Moutoy

Paradise lost

1996. Dans une petite bourgade paisible de l’Arkansas, un triple meurtre a été commis, les corps sans vie de trois jeunes garçons de huit ans ont été retrouvés mutilés, battus à mort. Tout de suite, la police pense à un rite satanique (alors qu’aucune preuve tangible ne le prouve). Trois adolescents aux mœurs peu ordinaires sont accusés. En effet tout est contre eux, et surtout contre Damien. Ce dernier est toujours vêtu de noir, écoute le groupe de hard-rock Metallica et, cerise sur le gâteau, il s’intéresse à l’occultisme. Il a tous les attributs pour tenir le rôle du méchant de service.
Après un interrogatoire de plus de trois heures (dont seulement trois quarts d’heure seront enregistrés par la police), un des trois jeunes suspects (avec un Q.I de 72) avoue avoir donné un coup de main et accuse ses deux amis d’avoir commis ce crime sordide.

Sont-ils réellement coupables ou bien sont-ils victimes de circonstances dans cette chasse aux sorcières ? La police ne va-t-elle pas vite en besogne pour trouver des prétendus coupables dans le seul but de faire taire les rumeurs d’incompétence qui pèsent sur eux suite à la disparition de plusieurs preuves importantes ?
Les deux réalisateurs de ce documentaire, Joe Berlinger et Bruce Sinofsky, vont suivre l’affaire de près à travers l’interview des parents des victimes, des accusés et de leur famille.
Ils sont aussi autorisés à filmer les audiences du procès jusqu’au verdict final. C’est là que se termine la première partie du documentaire.
Suite à la diffusion de ce documentaire sur la chaîne de télévision américaine HBO, un groupe de soutien vient au secours des trois suspects de West Memphis. Là commence la deuxième partie du documentaire tournée quatre ans après le premier volet. Mais cette fois-ci, l’équipe du tournage est persona non grata au sein du tribunal (certainement à cause de l’impact qu’a eu le premier film sur l’opinion publique).
Mais les faits majeurs ne vont pas se passer dans le tribunal mais en dehors où l’on assiste à un revirement de situation. En effet, le beau-père d’une des jeunes victimes est soupçonné à son tour d’avoir commis l’acte barbare, vu son comportement et ses mœurs plus que suspectes (schizophrène, kleptomane, mythomane et peut-être l’auteur de l’assassinat de sa femme). Quant à l ’avocat (bénévole) de la défense, il fait appel à un spécialiste du profilage de meurtrier qui lui va trouver des preuves qui pourraient innocenter les présumés coupables (ce dont la police locale fut incapable).

Ce document percutant ne laisse pas de marbre.
Il nous montre le fonctionnement et surtout le dysfonctionnement de la justice et la violation flagrante de l’article 11 des droits de l’homme (« Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées. »).
Il nous démontre que les a priori et les jugements à l’emporte-pièce vont bon train dans une population vindicative qui aura vite fait de trouver son mouton noir et de le mettre sur le ban des accusés sans autre forme de procès que la suspicion.
Après ce film, Joe Berlinger tournera le documentaire Metallica, Some Kind of Monster  (toujours en collaboration avec Bruce Sinofsky) puis le film Blair Witch-2 : le livre des ombres .

PARADISE LOST – THE CHILD MURDERS AT ROBIN HOOD HILLS – DVD ­ PARADISE LOST 2 – REVELATIONS – DVD –
VO AN st.FR. Durée :280′.
WARP, 1996-2000.

TI5301

Mary et Max : Adam ELLIOT

Il est bien loin le temps où le cinéma d’animation était destiné uniquement à nos chères petites têtes blondes. Depuis quelques années, en effet, les réalisateurs essaient de toucher un public de plus en plus large à un point tel que ce sont maintenant les parents qui demandent à leurs enfants de les accompagner au cinéma voir le dernier Pixar. Si la plupart des productions actuelles s’adressent à une large audience, ce Mary et Max. est à réserver au minimum à de jeunes adolescents.

Cette petite merveille d’animation en stop motion met en scène deux correspondants singuliers (Mary, une jeune australienne grassouillette et mal dans sa peau et Max, Juif new-yorkais de 44 ans obèse et complètement angoissé) qui, tout au long de leur échange épistolaire, vont partager leurs malheurs et leur solitude.

Mary et Max. n’a donc rien d’un conte de fées et si l’humour noir qui traverse le film amène une touche de légèreté bienvenue, l’ensemble donne plutôt dans la psychanalyse sociale et contemporaine des plus amères.

Si les petites merveilles des studios Aardman étalent leurs couleurs chatoyantes, ici tout est gris et terne, transpire l’inconfort et le mal de vivre. Et si la réalisation est de grande qualité, elle ne fait jamais étalage de ses prouesses, dirigeant même ses personnages en pâte à modeler avec une lenteur inhabituelle. Celle-ci ne rend pas l’histoire arythmique, au contraire elle donne une impression quasi physique que le temps – inexorablement – s’écoule.

Partiellement autobiographique, Mary et Max. avec ses personnages complètement barrés, sa narration audacieuse et sa mise en scène impeccable laisse présager un futur prometteur aux artisans de l’animation.

Adam ELLIOT : « Mary et Max. »

(Australie, 2009)

DVD et Blu ray VM2346


Femmes femmes : Paul VECCHIALI

Dévisagé par les regards inquisiteurs ou langoureux des Dietrich, Garbo et autres Morgan épinglés sur les murs d’un appartement parisien, le spectateur s’invite au beau milieu d’une tragi-comédie à laquelle se livrent deux femmes d’âge mûr.

Hélène Surgère et Sonia Saviange étalent leurs manières autant que leur déchéance, discutaillent durant de longs plans-séquences entre deux chansons ou deux coupes de champagne. Si l’une se veut plutôt lucide sur leur sort, l’autre maintient un semblant d’espoir et d’illusions. Le tragique s’oppose au comique comme l’appartement lui-même se veut partagé entre l’ombre et la lumière (sous l’œillade funeste du cimetière Montparnasse). Sans aucune amertume ni cruauté, ces carrière ratées n’étalent aucun pathos induit par un quelconque passéisme plombant. Vecchiali aime trop ses actrices pour les accabler ou les noyer sous de chaudes larmes. Point de chant du cygne donc, mais plutôt un cri du cœur empli d’empathie et d’amour.

Véritable film dans le film, Femmes femmes relève de multiples genres tout en aspirant le spectateur dans sa propre dimension à la fois infinie et utopique.

Ni militant (le film se veut implicitement associable) ni commercial, ce troisième long métrage de Paul Vecchali garde en lui cette intemporalité dont peuvent s’enorgueillir les plus grands chefs-d’œuvre.

Lors de sa projection au Festival de Venise en 1974, Pier Paolo Pasolini tombera sous le charme du film et de ses deux actrices. Il les embauchera d’ailleurs pour tourner dans son célèbre Salo ou les 120 journées de Sodome où elles rejoueront une scène de Femmes femmes. Reconnaissant par ailleurs le savoir-faire de Vecchiali, le cinéaste transalpin lui proposera même de co-réaliser un film ensemble. Ce projet ne se fera hélas jamais, Pasolini décédant tragiquement quelques années plus tard.

Si les réalisations suivantes de Vecchiali varieront en qualité, elles seront toujours marquées par les mêmes préoccupations formelles (importance de l’espace) et subjectives (les passions, la sexualité,…) qui ont érigé ce film au rang des chefs-d’œuvre.

Paul VECCHIALI : « Femmes femmes »

(France, 1974)

VF0446

Michaël Avenia

Boy A

Jack sort de prison alors qu’il y a passé toute son adolescence. Enfant, il a tué une jeune fille; un fait divers tragique qui a marqué l’Angleterre. Une chance s’offre à lui, celle d’un nouveau départ, celle d’une nouvelle vie. Mais il doit changer de nom et se créer un passé « respectable ». Un assistant social l’accompagne, Terry. Il lui trouve une maison, un travail. Mais Jack a l’impression de tricher, de mentir car il ne peut révéler à ses collègues ou amis, et à la fille dont il tombe amoureux, la vraie nature de son passé…

Librement inspiré d’un fait divers tragique, Boy A aborde le thème très difficile de la rédemption, le pardon des autres mais aussi à soi-même,  sans tomber dans le pathologique et dans le bon sentiment à deux sous.

John Crowley aborde aussi un autre thème casse-gueule, celui de  l’environnement  familial et de son influence sur le comportement.

Ce film est une réussite tant au point de vue visuel, narratif et  émotionnel.

BOY A

John CROWLEY

VO AN st.FR. Durée :100′.
HOME SCREEN, 2007, Grande-Bretagne.

Thierry Moutoy